Etude phytochimique et détermination in vitro et in vivo des activités biologiques des huiles essentielles et des extraits méthanoliques de Lavandula stoechas L. et Mentha pulegium L.

Abstract

L.stoechas et M.pulegium connus sous le nom de Khûzama et fliyou, respectivement, sont des plantes médicinales largement utilisées dans la médecine traditionnelle Algérienne. La présente étude vise à étudier la composition phytochimique des huiles essentielles (HE) et des extraits méthanoliques (EMs), et à évaluer leurs toxicités et certaines activités biologiques (antioxydant in vitro et in vivo, antibactérienne et cicatrisante). L'analyse GC/FID et GC/MS a montré que la fenchone (50.29%), le camphre (14.02%), l'acétate de bornyle (5.60%) sont les principaux composés des HE de L. stoechas, tandis que les HE de M. pulegium sont dominées par la pulegone (81.04%) et pipériténone (13.60%). L'évaluation quantitative et l'analyse chromatographique (RP-LC-DAD-ESI-MS/MS) des EMs en polyphénols totaux, en flavonoïdes, en flavones en flavonols et en tanins totaux, ont révélé, la richesse des EMs en composés phénoliques, de plus ils étaient marqués par la présence des flavonoïdes, principalement des flavones et des flavanols. Des acides phénoliques ont été également identifiés, avec la dominance de l'acide rosmarinique. L'évaluation de l'activité antioxydante à l'aide de plusieurs tests in vitro (TAC, DPPH, ABTS, FRAP, ORAC, Chelation du fer et β-carotène) a montré que les EMs des plantes étudiées avaient un pouvoir antioxydant élevé. L'effet anti-hémolytique le plus élevé a été observé chez l'EM de M. pulegium (IC50=21.41±0.49 μg/mL). Les HE de L. stoechas et M. pulegium ont montré une bonne activité antibactérienne contre toutes les souches testées, en particulier S.aureus (CMI=0.78-0.15 mg/mL) et B.subtilis (CMI=0.10- 0.30 mg/mL), alors que les EMs étaient actifs seulement contre les bactéries Gram-positives. L'évaluation de la toxicité aiguë in vivo a révélé une DL50 supérieure à 2000 mg/kg pour les HE de L. stoechas et les EMs de deux plantes, alors que la DL50 des HE de M. pulegium était supérieure à 300 mg/kg. L'étude de toxicité subaiguë des EMs à différentes doses n'a provoqué aucun signe de toxicité ou d'altération des paramètres biochimiques, à l'exception de certaines altérations des tissus hépatiques aux doses 400 et 800 mg/kg. L'administration des EMs (200, 400 et 800 mg/kg) a augmenté de manière significative les niveaux de CAT et de GSH et a diminué le niveau de MDA dans le foie, une augmentation de la capacité antioxydante plasmatique a été observée, ce qui reflètent la capacité antioxydante in vivo des EMs des deux plantes. Notre étude a porté aussi sur l‘évaluation de l‘activité cicatrisante des HE et des EMs des plantes pour le traitement des plaies. Le pouvoir cicatrisant des onguents naturels à base d'EM à 5% et 10% et des onguents à base d'HE à 5% de L. stoechas est supérieur (93.1%, 97.19% et 90.43% respectivement) de celui de la crème cicatrisante commerciale (84.52%) (Cicatryl®). En conclusion, L. stoechas et M. pulegium ont des effets antioxydants puissants à la fois in vitro et in vivo, des effets antimicrobiens et cicatrisants qui soutiennent leurs utilisation en médecine traditionnelle.